Communiqué du 18 Septembre 2008 :

A.   CONSTAT SUR L’ECONOMIE MONDIALE EN SEPTEMBRE 2008

1 - De 1945 au début des années 80.

Reconstruction.

Au cours d’une longue période que l’on appelle communément « Les 30 Glorieuses » nous avons pu assister au développement économique des grandes zones qu’étaient l’Europe de l’Ouest, les Etats-Unis, le Japon.

Pendant cette période, les matières premières étaient suffisantes pour leur assurer un équilibre au développement économique. Les deux premières crises pétrolières (1973 – 1978) ont été plus des décisions d’enrichissement des pays producteurs plutôt qu’un défaut de gisements.

2 - A partir du début des Années 80

L'inflation a été maîtrisée depuis la moitié des années 80 grâce aux politiques menées conjointement par la FED et la Banque Centrale Européenne (création en 1998).

Aujourd’hui apparaît une résurgence de l’inflation malgré la baisse des prix importés (produits de grande consommation et de services), des pays de coût de productions faibles (Chine, Inde, Asie du Sud-est, pays de l’ancien bloc soviétique…) et qui s’accompagne de revendications salariales dans ces pays qui ne sont plus émergents…

Réveil de l’Asie du Sud Est, de la Chine, de l’Inde, de l’Amérique du Sud et des pays de l’ancien bloc soviétique avec des marchés de consommateurs intérieurs croissants à vitesse  exponentielle faisant ainsi la croissance du commerce mondial.

En conséquence, aujourd’hui nous assistons, outre les effets de la pollution, (importants notamment en Chine, et certaines régions de l’ancien bloc soviétique) à un déséquilibre énorme entre l’offre des matières premières (y compris denrées agricoles) et la demande mondiale.

En deux décennies, c’est 250 millions de chinois, 180 millions d’indiens et d’autres  centaines de millions d’êtres humains en Amérique du Sud et en Asie du Sud-est, qui sont devenus de véritables foyers de consommateurs.

Cette rareté de matières premières face à la demande a provoqué une inflation de leur coût d’extraction et de leur acheminement. A cela est venu s’ajouter un aspect spéculatif au travers des produits financiers directement reliés aux matières premières, amplifiant artificiellement leurs prix.

Début 2007 : la crise des Supprimes est aussi est la conséquence de la spéculation sur les prêts à taux variables aux Etats-Unis distribués aux emprunteurs insolvables. Répandue par la titrisation dans le circuit financier (cf : article paru sur le site internet de la Tribune le 11/12/2007), dont la répercussion est dramatique un peu partout dans le monde (plus de 1000 milliards de perte à ce jour), elle menace l’engrenage d’une crise bancaire systémique internationale.

En décembre dernier, j’écrivais dans cet article « je pense que les gouvernements de nos démocraties devraient dans le cadre d'un "Grenelle de l'environnement financier international", édicter un code de bonne conduite assorti de sanctions exemplaires pour qu'une poignée de délinquants en col blanc, par leurs actes inconsidérés, ne ralentissent pas la croissance mondiale du patrimoine de l'homme (voir même, la mettre en péril temporairement), indispensable au progrès de l'humanité ».

Si les autorités financières et politiques mondiales n’interviennent pas, l’effet domino conduira à un affaissement total des marchés boursiers, une dépression, une augmentation du chômage, des loyers impayés et donc un effondrement de l’immobilier. Si plus aucune richesse n’est créée, quid du remboursement des dettes des Etats qui ne pourront plus prélever l’impôt ?

B. QUELLES SOLUTIONS APPORTER

Règlementation des marchés financiers par un contrôle mondial afin d’éviter les dérives destructives de l’économie et donc de l’évolution sereine de l’humanité. Il est temps de nettoyer les écuries et l’abandon par le gouvernement américain de la banque Lehman et Brother est un signe fort pour mettre les différents acteurs financiers internationaux devant leurs responsabilités, afin d’éviter la catastrophe pouvant faire ressurgir tous les démons de la nature humaine dans de telles circonstances…

Découvrir d’autres sources d’énergie ou développer les énergies nouvelles qui sont en phase de décollage aujourd’hui : géothermie-énergie solaire-photovoltaïque.

Réduire la consommation de matières premières notamment par l’éducation civique (économie d’énergie, politique de recyclage des déchets,…)

Dominique REVEAUX
Président


Communiqué du 2 Octobre 2008 :


C.  QUE S’EST-IL PASSE DEPUIS LE 18 SEPTEMBRE 2008 ?

1 - Aux Etats-Unis :

Vendredi 19 septembre 2008 : Le gouvernement a lancé le plus grand  plan d’aide publique depuis la crise de 1929. Depuis deux semaines, le gouvernement Américain a pris conscience de la nécessité de sauver le système capitaliste en recourant de façon pragmatique aux nationalisations de nombreux établissements financiers et Compagnies d’assurance (Nationalisation en catastrophe d’AIG, de Fannie Mae Freddie Mac). Par ailleurs Morgan Stanley a été sauvée par Wachovia et Merrill Lynch a été rachetée précipitamment.

Nous avons assisté à l’émergence du Plan Paulson, 700 milliards de dollars (renflouement en bloc des institutions américaines) qui est en cours de discussion et vient d’être adopté par le Sénat américain et le congrès. Reste l’accord de la Chambre des Représentants.

  2- En Europe :

Nicolas Sarkozy, également Président de l’Europe, a affirmé dans son discours de Toulon la semaine dernière : « C’est la crise d’un système qui s’éloigne de l’économie des valeurs de marché ; la moralisation du capitalisme financier est une priorité. »

Le 1er octobre 2008, lancement d’une grande réflexion sur la réorganisation du capitalisme mondial, convocation à l’Elysée par Nicolas Sarkozy des grands banquiers et des grands assureurs de la place de Paris.

Le Président de la République veut lancer très vite une concertation européenne d’abord, internationale ensuite afin de repréciser les règles du capitalisme et rationaliser la régulation des contrôles :

  • Contrôler les établissements
  • Réglementer les banques
  • Modifier le fonctionnement des agences de notation
  • Mettre de l’ordre dans les monnaies
  • Faire cesser un certain nombre de dérives (paradis fiscaux et ventes à découvert)
  • Interdire le versement des « Golden Parachutes »

En début de semaine, nous avons assisté  à la nationalisation partielle de la banque Fortis et de Dexia.

Ce 1er groupe de prêt hypothécaire britannique HBOS a été racheté par la Banque britannique Lloyd TSD avec l’appui du gouvernement britannique.

Pendant ce temps, la BCE verse chaque jour plusieurs milliards de liquidités pour palier le gel des échanges interbancaires.

Lorsque nous savons que 80% des transactions financières dans le monde sont réalisées aux Etats-Unis et en Europe, il ne devrait pas être impossible de réguler et de contrôler le système.

Il semblerait donc que la sagesse des hommes politiques puissent éviter le pire (le pire se traduit par la révolte, la révolution, la guerre, quand l’économie ne répond plus aux besoins essentiels de l’homme).

Dominique REVEAUX
Président